De tout temps des personnes ont éprouvé des difficultés scolaires et ont, souvent à cause de cette situation, connu l'échec scolaire.Pour certaines, ces difficultés peuvent s'expliquer par des troubles d’apprentissage avérés (dyslexie, dysphasie, DAH, TDA, par exemple).
Pour d'autres, qui ne présentent aucun trouble d’apprentissage, les difficultés sont plutôt à associer à un comportement scolaire s'écartant de la norme.
Ces personnes, considérées comme « hors normes », ont souvent un point commun : elles fonctionnent « autrement » et sollicitent leur intelligence d’une manière différente.
Hier, la solution était simple : à défaut de pouvoir "corriger" l'élève et de le "ramener" dans la norme, l’école, quand elle se sentait impuissante face aux différences de fonctionnement, mettait en cause les capacités de l’élève à étudier et le réorientait le plus souvent « hors de ses murs », éventuellement vers une formation qualifiante et la perspective d’un métier « fait pour lui » … mais qu’elle ne l’avait pas nécessairement aidé à identifier.
Et aujourd’hui ? Certes, on commence à mieux cerner les contours de ces « différences », mais sont-elles prises en compte et, si oui, comment ?
Les singularités de nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage ne sont pas toujours faciles à détecter, tantôt par méconnaissance, tantôt par manque de moyens mis en œuvre. Sans informations sur ces singularités, il est évidemment impossible de mettre en œuvre des dispositifs d’apprentissage susceptibles, selon les besoins, soit de diversifier leur(s) manière(s) singulière(s) trop restrictive(s) d’apprendre, soit de les amplifier pour en faire des leviers d’apprentissage et d’action, soit de les tempérer pour éviter les effets négatifs de leur utilisation massive, excessive ou inappropriée dans certains contextes.
Pour l’enseignant, l’enjeu majeur est de parvenir à prendre en compte ces singularités de fonctionnement dans l’apprentissage en proposant des séquences de cours qui puissent , à un moment ou à un autre, faire écho à ces diverses manières préférentielles d'appréhender la réalité et d'apprendre. La démarche proposée dans cet outil prend appui sur l’apport des neurosciences ces dernières années et vise à aider les enseignants à mieux détecter et prendre en compte les préférences cognitives manifestées par leurs élèves.
L'objectif n'est pas d’aider l’élève à se singulariser dans l'apprentissage, mais plutôt de voir comment, sur la base d’ informations recueillies au travers d’observations et d’échanges, il est possible, lorsque cela s’avère nécessaire, de stimuler chez l'élève des zones du cerveau habituellement moins sollicitées afin de l’ aider à mieux s'adapter à toute situation d'apprentissage, en particulier aux situations qu’il ne parvient pas à gérer.
En outre, tout comme pour l'outil sur les intelligences multiples, l'ambition de cet outil est de constituer un révélateur, propice à aider les enseignants à prendre conscience de leur propre style d'enseignement et à les inciter à adapter, voire à varier leurs pratiques didactiques, pour mieux prendre en compte par moments des préférences cognitives laissées pour compte.
Démarche
Cet outil comprend :
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Une grille d'observation pour aider les enseignants à détecter des préférences cognitives chez les élèves.
Notons que l’enseignant qui souhaite approfondir ses observations et/ou déclencher une prise de conscience chez ses élèves peut s’inscrire à une formation sur « Le cerveau nomade » de Mme Bourassa ou sur « Le profil apprenant » mis en exergue par le même auteur.
Il peut aussi solliciter un accompagnement pédagogique en lien avec les thématiques ici abordées auprès de la Cellule de Conseil et de Soutien Pédagogiques de la FESeC.
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Des pistes d’action concrètes pour :
- stimuler chez les élèves des zones du cerveau habituellement moins, voire jamais sollicitées ;
- stimuler certaines zones du cerveau en particulier ;
- aider les élèves à évoluer dans leurs pratiques d’apprentissage en stimulant, au sein même d'une activité, diverses zones du cerveau;
- respecter le mode préférentiel de traitement de l'information par les apprenants.
Ces pistes d’action sont le fruit de formations, de rencontres, d'expériences, de lectures et d'une interprétation de diverses recherches menées dans le domaine des neurosciences.
Préférences cognitives
Etre intelligent c'est (aussi) savoir se servir de son intelligence.
Richard Aladjemoff